jeudi 30 avril 2009

LE PC HONGROIS QUITTE LE PARTI DE LA GAUCHE EUROPÉENNE.

Résolution du Comité Central du Parti des Travailleurs Communistes HongroisPublié 30 avril 2009 L'Europe , Les laboratoires du changement social 0 Commentaires
Le Comité Central du Parti des Travailleurs Communistes Hongrois a décidé dans sa session du 25 avril dernier de quitter le Parti de la Gauche Européenne dès le 1er Mai 2009, et ceci dans le respect des statuts du PGE. (Article 6) Le Parti des Travailleurs Communistes Hongrois fut l’un des fondateurs de la Gauche Européenne. Cependant notre parti a eu de nombreux désaccords majeurs avec la ligne du PGE et ceci depuis le début.
Nous sommes en désaccord avec le PGE concernant l’histoire des pays socialistes européens, y compris la Hongrie. Nous sommes convaincus que les pays socialistes ont atteint de grands résultats dans les domaines de la vie politique, économique et sociale durant les décennies de socialisme. Cette période est l’une des plus glorieuse de l’histoire nationale des ex-pays socialistes. Nous ne nions pas qu’il y ait eu des erreurs, des fautes, mais jamais nous ne caractériserons ces années de pur “Stalinisme” et nous nous opposerons toujours à toute tentative de condamner cette période. Nous ne sommes pas d’accord avec la philosophie générale du PGE qui a exclu un nombre important de grands partis et a transformé le PGE en parti de l’Union Europénne. Nous ne sommes pas d’accord avec la pratique politique du PGE qui ne s’occupe que des problèmes des pays européens occidentaux, de ceux de l’Union Européenne et néglige complètement la réalité des graves problèmes des pays de l’Europe Centrale et Orientale. Nous sommes opposés à la ligne politique du PGE d’intégration de partis dont les idées n’ont rien à voir avec le communisme et sont meme pour certains des ennemis du communisme. Nous sommes opposés à la pratique qui veut que seuls les partis représentés au Parlement Européen décident de la ligne politique du PGE. Nous sommesopposés la nouvelle ligne politique de la Gauche Européenne exprimée dans les résolutions du second congrès du PGE en Novembre 2007. Notre parti a été le seul à ne pas voter les documents du congrès. Nous sommes convaincus que nous n’avons pas besoin d’une “nouvelle politique culturelle européenne” mais que nous avons besoin d’une lutte conséquente contre le capitalisme et pour les droits des masses travailleuses. Nous devons non seulement faire la critique du capitalisme mais nous devons organiser la lutte quotidienne des travailleurs. Nous voulons détruire le capitalisme; la Gauche Européenne veut l’améliorer. Nous nous en tenons aux bases du Marxisme-Léninisme, à la théorie et à la pratique de la lutte des classes, aux principes de l’internationalisme prolétarien. La Gauche Européenne est malheureusement sur une ligne réformiste. La Gauche Européenne combat le capitalisme uniquement dans les phrases, car dans la pratique elle aide au renforcement de l’image “démocratique” de l’Union Européenne, du Parlement Européen et du système capitaliste en général. Nous avons tenté d’influencer et de changer ces pratiques mais nous devons reconnaitre que c’est impossible. La ligne politique de la plupart des partis formant la base du PGE et celle du PGE lui-meme va de plus en plus dans une direction qui viole les intérêts fondamentaux des travailleurs et du mouvement communiste international. Nous avons également pris en considération la position des autres partis communistes. Nous sommes d’accord avec le fait que la Gauche Européenne joue un rôle négatif dans le mouvement de la Gauche internationale. Nous voulons aider les autres partis par notre décision de quitter le PGE. Nous voulons démasquer pour tous ce qu’est la réalité du PGE. Nous pensons que le révisionnisme et l’opportunisme est aujourd’hui la plus grande menace pour le mouvement communiste international. Nous sommes pauvres et sans moyen. Mais nous perdrions tout si nous abandonnions nos convictions idéologiques claires, si nous abandonnions le Marxisme-Léninisme. Nous continuerons à participer aux meetings internationaux des Partis Communistes et Partis du Travail et nous ferons tout notre possible pour renforcer le pôle communiste dans le mouvement en accord avec les principes de l’internationalisme prolétarien. Nous renforcerons nos relation bilatérales avec les partis communistes. Nous continuerons notre combat contre le capitalisme sur une base marxiste-léniniste. Notre décision est basée sur les réalités de la Hongrie. La situation en Hongrie est en train de changer. La population a déjà passé 20 ans sous le capitalisme et acquis beaucoup d’expériences concrètes. Après 20 ans beaucoup de gens ont compris ce que signifient exploitation capitaliste, chômage et injustice sociale. Ils apprécient le Parti des Travailleurs Communistes Hongrois qui s’est toujours tenu à leur coté et s’est toujours battu pour défendre leurs intérêts. C’est notre capital politique et moral et nous pourrons l’utiliser dans les combats à venir. Le gouvernement hongrois essaye de résoudre la crise actuelle aux dépends des masses travailleuses. Les salaires et les retraites sont gelées; les dépenses publiques sont coupées. Cette politique au lieu d’améliorer la situation des masses travailleuses ne fait que créer de nouvelles difficultés. Les gens attendent de nous, communistes, des positions claires et un combat conséquent. C’est ce que nous ferons.
Budapest, 25 Avril 2009 Comité Central du Parti des Travailleurs Communistes Hongrois

jeudi 23 avril 2009

OBAMA HAS BEEN PLUS REAC QUE NOIR !

Cassen
« ILS NE SAVENT RIEN FAIRE D’AUTRES QUE CREUSER LE GOUFFRE
Résumé de l’intervention de Daniel Ortega à la télévision cubaine »
Le mépris yankee ou l’autopsie de la politique spectacle par danielle BleitrachPublié 23 avril 2009
Quel plus bel exemple de mépris stupide que cette réponse d’Hillary Clinton sur Chavez. On se croirait aux temps de la case de l’oncle TOM, et la dame de la plantation parle d’un serviteur rebelle dont elle a décidé de changer le régime, en lui accordant quelques marques d’amabilité, ce qui pense-t-elle va aussitôt faire revenir le brave serviteur au pied de ses maîtres légitimes. Le problème est qu’il s’agissait du scénario joué à Trinidad et Tobago, Obama devait être la vedette et les médias aux ordres le suivre, il avait payé, les médias étaient à lui.Un spectacle préparé avec l’amphytrion du lieu qui à ce qu’en dit Ortega a commencé dès l’aéroport. Toutes les caméras avaient-elles pour ordre de choisir l’angle des prises de vue, les petites phrases, les gestes cadrant avec cela ou suffisait-il que le mobile Obama-Astaire se déplace pour que les projecteurs suivent le danseur de claquette? Endoctrinement ou habitude, les médias savent où est leur devoir… Résultat quand Chavez est venu porter le livre, il n’a été vu que l’hommage du vassal au maître et pas le contenu de ce que présentait Chavez: la dénonciation du pillage. Le scénario distribuait les rôles, un scénario qui est celui de l’OEA. Et voici le commentaire de Clinton.
Les huit années d’isolement auxquelles le président des Etats-Unis Georges W. Bush a tenté de soumettre son homologue du Venezuela “n’ont pas bien fonctionné”, a reconnu la ministre des affaires étrangères, Hillary Clinton le 22 avril 2009: . “Nous l’avons isolé, alors il a été ailleurs, c’est un type trés sociable” a dit Clinton durant une réunion du Comité des affaires extérieures de la Chambre basse du congrès.
Clinton a répondu cela quand un député lui a signalé sa préoccupation devant “l’approfondissement” des relations entre le Venezuela et des pays comme la Chine, la Russie et l’Iran . Chavez a évalué la chancellière “cherche des amis partout où il peut en trouver et il en a trouvé dans des lieux ou nous aurions préféré qu’il ne les trouve pas.”
Vous remarquerez que ces gens ont noté comme nous le véritable danger, celui des contacts avec le Moyen orient, la Chine pour jeter les bases d’une architecture financière différente, avec des monnaies de réserve et des fonds échappant au dollar. Ils voient le danger mais leur mépris est tel qu’il s’agit pour eux simplement d’arracher “l’oncle tom” à ses mauvaises fréquentations en l’amusant et tout simplement en daignant lui passer de temps en temps la main sur l’échine… la cordialité de Chavez, son physique tout alors pouvait être utilisé pour le stéréotype revitalisé dans l’esprit du spectateur, le code du mépris est déjà en place… cela ne marche que par accumulation de conformisme, l’habit fait le moine et l’habitud de s’en remettre aux puissants fait le reste. Il est clair par ailleurs que je ne soupçonne pas Chavez d’avoir cédé le moindre terrain ni sur Cuba, ni sur l’Amérique latine, c’est d’ailleurs ça qui rend insupportable le mépris d’Hillary Clinton, comment peut-elle le traiter ainsi, c’est incroyable ?… pour moi c’est évident mais vu les stéréotypes il vaut mieux préciser…
C’est le fruit de “huit ans d’isolement”
Durant la réunion, la chacellière a défendu la décision de l’actuel président nordaméricain, Barack Obama de saluer et de se rapprocher de Chavez durant le sommet des Amériques de la fin de semaine à Puerto España, et elle a affirmé que ces gestes peuvent servir pour “alléger” le mandataire vénézuélien de l’influence de pays comme l’Iran. Le serrement de main entre Obama et Chavez fut critiqué durement par les secteurs les plus conservateurs étasuniens, mais l’ex-premère dame a défini l’épisode comme”divertissant”.
Il faut bien comprendre ce proverbe africain, tant que le lion ne saura pas parler et écrire, les histoires de chasse glorifieront le chasseur. c’était déjà la remarque que faisait Abdel kader devant les tableaux de vernet, il s’étonnait que l’on n’y voit jamais les soldats français en fuite… Tant que 90% de l’information nous sera fournie par les mêmes nous aurons droit à la même soupe colonialiste.
Cette caricature, ce mépris ne concerne pas que les “sous développés” dites vous bien que pour cette pensée despotique, vous les petits, les humbles, les ouvriers, les petits profs, vous n’êtes rien d’autre que l’objet de leur mépris: la masse.
Titre de Pedrito Rebelde

mercredi 22 avril 2009

LA CHIMÈRE DU CAPITALISME MORAL.

Nous vivons aujourd’hui une crise profonde du modèle qui s’est imposé depuis 30 ans et de ses fondements théoriques. En ce moment tout le monde parle de la crise mais peu de gens comprennent ce qui se passe en réalité. Ce n’est pas simplement une nouvelle crise cyclique de l’économie, tout est bien pire et plus profond.

Le prix Nobel d’économie Joseph Stieglitz voit dans la crise actuelle la fin de tout un modèle et de toute une idéologie, de ce qu’il appelle le « fondamentalisme de marché ». C’est-à-dire, de l’idée selon laquelle le marché serait capable de répondre à pratiquement toutes les questions qui se posent devant l’humanité : économiques, sociales et même morales. Stieglitz a déclaré : « la chute de Wall Street signifie pour le fondamentalisme de marché la même chose que la chute du mur de Berlin pour le communisme ! »Tout a commencé dans les années 1980-1982, quand en Grande-Bretagne est arrivée au pouvoir Margaret Thatcher, et aux USA Ronald Reagan. C’est alors qu’ont été adoptées les théories du néolibéralisme et du marché libre. Elles affirmaient le caractère indispensable d’une concurrence dure, de la libération du capital de toute norme de régulation par l’État, du développement complet des forces créatrices de l’entreprenariat. Et aussi de la volonté libre de l’homme dans la sphère économique. Et même du rejet de l’idée d’un État fort qui orienterait le développement économique. Il s’agissait en fait de réduire ses fonctions à celle de « veilleur de nuit ». Pourquoi cette doctrine est-elle apparue? Il y a plusieurs raisons à cela.Le système capitaliste mondial se considérait comme en état de siège ! Dans la société occidentale se répandaient les idées de gauche et l’attrait du socialisme. En 1976 en Italie le parti communiste a obtenu aux élections 33 % des voix. Et pratiquement dans la moitié des villes du pays, où les maires étaient devenus communistes, le parti avait pris le pouvoir. Les communistes se sont développés également dans d’autres pays occidentaux. En 1968, aux élections présidentielles en France, leur candidat Jacques Duclos a obtenu 25 % des voix. C’est aujourd’hui qu’il nous semble que le capitalisme au cours de la seconde moitié du XXe siècle se sentait tranquille et sûr de lui. Mais il n’en est rien. Dans la seconde moitié des années 70, après la défaite des USA en Indochine, a commencé ce que le comité central du PCUS a appelé l’élargissement du système socialiste. Le Nicaragua, l’Angola, l’Éthiopie, le Cambodge, le Laos, le Vietnam ; la montée en puissance de la Chine…Il fallait trouver d’urgence une réponse à cette menace. Et la réponse fut trouvée, une réponse que l’on peut qualifier de géniale. « Le capitalisme ne vous plaît pas ? Alors nous allons vous donner non pas moins de capitalisme, comme le réclame la gauche, mais encore plus! À la place du socialisme vous recevrez de l’argent », — c’est à peu près ce qu’ont déclaré alors Reagan et Thatcher.C’est-à-dire qu’aux valeurs de l’autodéfense collective (en particulier syndicale) et de la solidarité sociale on a opposé de nouvelles valeurs. À savoir : l’individualisme, la propriété privée, le marché libre et la liberté illimitée de faire de l’argent. Le but était d’éradiquer l’idée même de socialisme. Thatcher disait : « l’économie n’est qu’un instrument. L’essentiel est de transformer les esprits ».Ce projet global a réussi dans une large mesure. Il a fonctionné pendant trois décennies. Aujourd’hui, on accuse Alan Greenspan d’être le principal responsable de la crise, lui qui pendant près de 20 ans dirigea la réserve fédérale américaine. En cette qualité, et du fait de l’importance des USA à l’échelle internationale, Greenspan a influé pratiquement tout le système financier mondial. C’est lui qui a créé le système des bulles financières, quand sur le marché circule une quantité extraordinaire de titres et que les gens ne font plus le commerce de marchandises concrètes, mais de quelque chose de virtuel. Et d’ailleurs, le produit de ces spéculations a constitué l’an dernier 30 % du revenu du marché américain ! Vous imaginez - non pas la production de voitures, non pas la fabrication de cheeseburgers ou de bière, mais de la spéculation ! Un gigantesque parasite financier est né : gras, gorgé de sang, insatiable, devenu une partie indissociable de l’économie mondiale.Mais d’où sort ce Greenspan ? C’est Reagan qui l’a nommé à ce poste justement parce qu’il s’opposait à la régulation d’Etat, parce qu’il défendait le jeu libre des forces du marché. Reagan ne comprenait pas grand-chose à l’économie. Cependant, il a pensé qu’il fallait donner aux gens plus de capitalisme, afin de combattre les idées socialistes, les syndicats, la logique non capitaliste.Maintenant on ne cite plus Greenspan. Ce n’est plus un grand gourou. « C’est sa faute ! » - s’exclame le journal « Time ». Il a aussi entraîné dans sa chute ce qui restait d’autorité à nos économistes néolibéraux qui nous ont fait suivre le modèle américain et considéraient Greenspan comme un demi-dieu.À l’époque soviétique on parlait beaucoup chez nous de la soif inextinguible d’accumulation en Occident, de l’avidité du système capitaliste. Nous considérions cela comme de la propagande. Mais au dernier forum de Davos tout le monde ne parlait que de ça ! Tout le monde expliquait que la crise actuelle était la conséquence de l’avidité, de la cupidité, de l’irresponsabilité, de l’égoïsme des banquiers, des entrepreneurs, des investisseurs, des financiers et autres leaders du capitalisme néolibéral moderne. Cela m’a frappé. Parce qu’une chose est d’entendre cela de la bouche de Brejnev, et tout à fait autre chose de la part du président du forum de Davos, principale rencontre de l’élite mondiale politique, financière et entrepreneuriale. C’est-à-dire du principal forum pour le développement et la défense de ce modèle qui s’est effondré !Récemment, le président français Nicolas Sarkozy, à peu près dans les mêmes termes que Gorbatchev, a annoncé une « restructuration ». Il a déclaré : « nous allons refonder le capitalisme, créer un capitalisme moral ». Mais, de mon point de vue, il y a ici une sérieuse contradiction dans les termes. Le capitalisme ne peut pas être moral : son but est tout autre ! C’est de générer du profit et du superprofit. Mais les superprofits sont incompatibles avec la morale. Oui, sous l’influence de l’URSS et des mouvements communistes et socialistes en Occident, a été créée une structure assez importante de défense sociale.Et en général, le capitalisme au XXe siècle a subi une grande évolution, et la sphère sociale du capitalisme occidental est aujourd’hui assez importante. Ils avaient compris une chose, c’est qu’il vaut mieux partager avec les démunis que de subir les résultats de leur révolte. Le capitalisme contemporain a créé un système d’amortisseurs sociaux. Mais cela ne signifie nullement que sa logique interne soit la morale et la responsabilité.Aujourd’hui, tout le monde s’indigne des bonus extravagants que s’octroient les banquiers, les entrepreneurs, les dirigeants de multinationales, atteignant parfois des dizaines de millions de dollars. Aujourd’hui, dans les conditions de la crise, quand l’État accorde des dizaines ou des centaines de milliards à ces sociétés en faillite ou en semi faillite, ces primes apparaissent comme une provocation, un défi à l’opinion publique. Dans des temps plus prospères, on préférait fermer les yeux. Aujourd’hui c’est différent. Beaucoup de gens aux USA et en Europe pensent : « Ce sont eux qui ont mené l’économie au bord du gouffre, et ils se font payer des sommes astronomiques supplémentaires ! » Et le plus incroyable est qu’ils ont continué à les recevoir même en 2008, en plein coeur de la crise. Voilà pour la moralité. Il est impossible de créer un capitalisme moral, car au cours des 30 dernières années l’élite financière et entrepreneuriale s’est habituée aux superprofits et a créé une idéologie du glamour. Voyez ce qui se fait dans le cinéma occidental. Il propage en permanence l’idéal de l’individualiste qui cherche par tous les moyens à obtenir le maximum d’argent. Prenez, par exemple, Océan avec son groupe croissant d’amis malfrats qui passent leur temps à dévaliser des banques. Et c’est le charmant George Clooney qui joue ce rôle. Les héros d’aujourd’hui, ce sont les braqueurs de banques ! Mais c’est exactement la même chose que font les financiers, les entrepreneurs : la création de schémas opaques, les paradis fiscaux, la spéculation, et j’en passe. L’important est de faire du bénéfice. Si tu as réussi à faire un super bénéfice tu es le héros de la société moderne. Mais si tu paies des impôts et que tes bénéfices sont de 5 % tu es un idiot. Telle est la morale du néolibéralisme. Personne ne voudra renoncer aux superprofits. En ce moment on fait appel à l’État, à l’argent des contribuables, grâce à eux on va retaper, rafistoler, replâtrer ce système. On adoptera quelques lois de régulation. On contrôlera un tout petit peu mieux les conditions des jeux boursiers et financiers à risques. Mais dans son principe le système reste le même. Parce que la morale et la psychologie qui se sont installées au cours des 30 dernières années n’ont pas changé. Les gens pensent : bon, il va se passer deux ou trois ans, et ensuite nous retournerons dans ce monde merveilleux dans lequel nous avons vécu ces dernières décennies et qui nous a permis à partir de rien d’amasser des fortunes immenses. Et tout recommencera comme avant jusqu’à la prochaine crise catastrophique.N’est-il pas temps de retourner dans le socialisme et de marcher vers un avenir radieux ?
Alexei Pouchkov, 5 mars 2009 www.argumenti.ru/publications/9119
Traduit du russe par Marianne D. pour La Gazette du Centre de Langue et Culture russehttp://www.clcr.ru/Francais/index_fr.html

mardi 21 avril 2009

LES NETTOYEURS DU PATRONAT.

Les appellations sont techniques : « Manager de transition, « consultant en restructurations ». Mais leur mission est simple : licencier en évitant les complications juridiques et en limitant les indemnités au minimum légal.
Rencontre avec un "nettoyeur" qui a restructuré STMicroélectronics, WagonAutomotiv et la SBFM à lire dans l’Humanité datée jeudi.
Dans le Direktor de Lars Von Trier, le propriétaire d’une société informatique embauche quelqu’un d’autre pour jouer son rôle, n’osant assumer ses décisions impopulaires devant ses salariés. Le « management de transition », c’est un peu ça : embaucher un super-cadre pour une durée déterminée, afin de lui faire exécuter la sale besogne. Il existe bien quelques managers spécialisés dans le développement ou l’extension de certaines activités. Mais, avec la crise, ce sont surtout les coupeurs de têtes patentés, les habitués des plans sociaux, qui ont le vent en poupe, particulièrement ceux qui ont traversé les mini-crises de 1993-1995 et 2001-2003. « Depuis octobre 2008, les missions de gestion de projet, de relance de l’activité ou de mise en œuvre de nouveaux outils de production ont cédé la place à des missions de crise », détaillait ainsi dans le Monde Éric le Touzé, directeur général de Michael Page International, leader mondial en recrutement de cadres. Le client idéal pour ces managers ? Les fonds d’investissement qui, après avoir racheté des entreprises à tour de bras, réduisent à présent leur « portefeuille » pour faire face à la crise. Mais d’autres sociétés, y compris des PME-PMI, peuvent avoir recours à ces mercenaires du plan social. « Les entreprises font d’autant plus appel à des managers de transition que nous sommes dans une période de gel des embauches et des investissements », souligne Bruno Calbry du cabinet Immédia. « Ces managers leur permettent de gérer une action urgente et inhabituelle sans bousculer leur organisation, et surtout sans alourdir la masse salariale, puisqu’il s’agit de missions facturées en prestation de services et variables par nature. La demande se porte actuellement sur des besoins en ressources humaines (plans sociaux) ou financiers », poursuit le directeur général d’Immédia. Selon une enquête de ce cabinet spécialisé : « Les dernières études de la profession montrent que de 30 % à 60 % des entreprises risquent de faire appel à un manager de transition en 2009-2010. » De nombreux salariés vont donc voir arriver, cette année ou celle d’après, un affable cadre chargé de les virer. Sachant que tout cela a quand même un prix : « Cela coûte facilement 1 000 euros la journée, poursuit Laurent Durgeat, responsable de la communication du site Internet lemanagerdetransition.com. Donc les entreprises ne font pas cela par hasard, elles ont forcément un objectif précis. »

Redresser une entreprise sans affect

De son annonce aux derniers départs, un plan social s’étend sur environ deux ans. En amont, la direction a parfois pris soin d’organiser la non-rentabilité du site concerné, en laissant le carnet de commandes se rabougrir, l’outil de production vieillir ou le savoir-faire partir en retraite. Une fois la mauvaise nouvelle annoncée, commence la lutte proprement dite. C’est là qu’intervient le « spécialiste ». Celui qui ne tombe pas en dépression après sa séquestration, comme l’a fait le patron de Fulmen à Auxerre. Celui qui sait « communiquer », en faisant passer les grévistes pour de dangereux jusqu’au-boutistes, comme n’a pas su le faire Louis Forzy, patron de Continental à Clairoix. « Ils sont recrutés pour redresser une entreprise sans affect, donc forcément, les managers de transition ont une image de casseurs », avoue tranquillement Laurent Durgeat.
Les contours de la profession sont flous. Certains « nettoyeurs », comme les appellent parfois les salariés, peuvent devenir des managers permanents, recrutés par l’entreprise satisfaite de leurs services. À l’inverse, des cadres de base peuvent s’improviser « nettoyeurs ». Cependant, il existe des constantes. Un bagage juridique ou en communication est généralement un plus. Car les entreprises qui licencient ne craignent rien moins que la procédure aux prud’hommes pour un vice de forme, ou un retentissement médiatique qui ne manquera pas d’attirer l’attention des politiques. Mais, dans cette belle profession, rien ne vaut l’expérience de terrain. « Ces managers sont en général de super-experts, qui ont déjà vécu ce type de manœuvre, poursuit Laurent Durgeat. Ils sont donc en général surdimensionnés par rapport au poste qu’ils vont occuper. » Et les entreprises vont jusqu’à leur créer des postes de toutes pièces, en cumulant différentes fonctions. On ne compte plus les cadres qui bondissent de la DRH à des fonctions exécutives, ou qui finissent, en « pleine phase critique » comme on dit dans leur jargon, par faire à la fois office de directeur général et de directeur financier. Histoire de tout contrôler et de mettre tout le monde au pas, y compris les autres cadres, anciens de la maison, qui parfois se révèlent trop proches des salariés sur la sellette.
Ces cadres communiquent d’autant plus volontiers, comme Luc Bramy (lire ci-contre), qu’ils ne sont pas directement responsables. Ils ne sont que des exécutants, des armes aux services de leurs clients directs, les actionnaires. « Mais le jeu n’est pas équitable face à ce genre de gars », déplore Jean-Marie Michel, cégétiste qui a côtoyé Luc Bramy pendant le conflit à STMicroélectronics. « Ces types ont un véritable savoir-faire en fermeture de boîtes. Ce n’est bien sûr pas le cas des employés et syndicalistes qui se trouvent en face de lui. Eux profitent immédiatement de la moindre de nos erreurs. »
La seule faiblesse des « nettoyeurs » : leur présence est un indice en soi. Leur arrivée dans une boîte apparemment sans histoire signifie donc, à coup presque sûr, qu’il va y avoir du grabuge. Donc, si vous voyez arriver dans votre entreprise un cadre, forcément dynamique, qui devient subitement incontournable et devant lequel les portes semblent s’ouvrir toutes seules, essayez de dénicher son CV !