lundi 8 février 2010

CONTREFAÇONS ET MISE AU POINT.

Mes grand-mères, ni mes grand-pères, ni aucun de mes autres ancêtres, ne furent jamais staliniens.
Mon père non plus ne fut jamais stal: d'ailleurs, aucun d'eux ne fut jamais membre du Parti Communiste, même si le portrait du petit père des peuples, qui trônait sur notre cheminée familiale, nous fit longtemps espérer la fin prochaine de notre misère. Pourtant, malgré ma révolte spontanée contre l'injustice sociale, dès mon adhésion au PCF, en 1967, il ne me fallut que quelques courtes années pour comprendre le stalinisme, et faire savoir à tous ceux qui me chapeautaient, - beaucoup ont trahi leurs engagements, depuis-, que je ne serais jamais un militant docile. Et surtout pas stal.
Il y a quelques années, même les jeunes bourgeois de mon entourage, étaient capables- nombre d'entre eux, du moins- , de comprendre çà et de le respecter. Et le respect est ainsi devenu tout naturellement une denrée appréciée et réciproque.
Mais qui peut comprendre ces choses aujourd'hui, parmi cette certaine jeunesse dorée, ignorante de son Histoire et de sa chance, que beaucoup de gens comme moi n'ont pas eue, plus prompte à donner des leçons qu'à les prendre? A ne connaitre que le droit d'insulter et de mépriser? Revendiquer et se servir.... Voilà les fruits que nous récoltons de ce monde "libéral"!
L'Histoire continue et continuera sans eux, malgré eux, hélas, ou contre eux, trois fois hélas !
Mais devrais-je changer de cap - ou d'herbage -, comme lorsque se réjouissent les veaux en recherche de pâturages nouveaux? Alors que le monde marchandisé a condamné toute issue de secours, pourrais-je trahir cet humanisme supérieur qui, seul, peut apporter aux humains la paix par le partage et la fraternité, dans une société où la liberté des uns devra s'arrêter là où commence celle d'autrui. Liberté de travail, de vivre, de jouir de ses loisirs, droits et devoirs réappris et scrupuleusement appliqués par tous.
Pourquoi changer, avoir honte de ses choix respectables ? Les crimes commis au nom des dieux et des églises empêchent-ils les croyants de servir fidèlement leur doctrine pourtant entachée depuis des siècles par le sang des millions de victimes? Il y a malgré tout une différence entre les croyants, et ceux qui crurent un temps- UN TEMPS, SEULEMENT- à Staline. Les premiers gardent leur foi en dieu, les autres ont rejeté, même trop tard, le stalinisme.
Honte à ceux qui cessèrent d’être communistes en cessant d’être staliniens et qui ne furent communistes qu’aussi longtemps qu’ils furent staliniens[1] !
La question du communisme, c’est d’abord, dans le Manifeste communiste, celle de la propriété: «Les communistes peuvent résumer leur théorie dans cette formule unique: suppression de la propriété privée» des moyens de production et d’échange, à ne pas confondre avec la propriété individuelle des biens d’usage. Dans «tous les mouvements», ils «mettent en avant la question de la propriété, à quelque degré d’évolution qu’elle ait pu arriver, comme la question fondamentale du mouvement». Sur les dix points qui concluent le premier chapitredu Manifeste, sept concernent en effet les formes de propriété : l’expropriation de la propriété foncière et l’affectation de la rente foncière aux dépenses de l’Etat ; l’instauration d’une fiscalité fortement progressive ; la suppression de l’héritage des moyens de production et d’échange ; la confiscation des biens des émigrés rebelles ; la centralisation du crédit dans une banque publique ; la socialisation des moyens de transport et la mise en place d’une éducation publique et gratuite pour tous ; la création de manufactures nationales et le défrichage des terres incultes. Ces mesures tendent toutes à établir le contrôle de la démocratie politique sur l’économie, le primat du bien commun sur l’intérêt égoïste, de l’espace public sur l’espace privé. Il ne s’agit pas d’abolir toute forme de propriété, mais «la propriété privée d’aujourd’hui, la propriété bourgeoise», «le mode d’appropriation» fondé sur l’exploitation des uns par les autres.
Ces points essentiels ont toujours été les piliers du marxisme : est-il inutile ou superflu de les rappeler, aujourd'hui, alors que nous nous enfonçons lentement dans une crise encore inédite?
Alors qu'il faut impérativement trouver des solutions nouvelles et HUMAINES pour mettre fin à un système capitaliste condamné par l'histoire?
En tout cas, pour moi, çà va mieux en le disant.

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